Pourquoi manger du chocolat peut vous rendre plus intelligent

Quoi de mieux que d’allier l’utile à l’agréable… Des chercheurs de l’Université de l’Illinois ont établi que manger du chocolat ou boire un bon verre de cacao serait bénéfique à notre cerveau.

C’est une (très) bonne nouvelle pour tous les amateurs de cacao et les aficionados de la tasse de chocolat chaud au petit-déjeuner. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature le 24 novembre, consommer cette petite douceur sucrée nous rendrait en effet plus intelligent.

Comment ? Le chocolat contient des molécules de flavonoïdes. Ces pigments végétaux de la famille des polyphénols aideraient à booster nos capacités cognitives. On vous explique.

Une étude en « double aveugle »
Les flavonoïdes, des antioxydants d’exception présents dans la fève de cacao, favorisent la circulation du sang, renforcent nos vaisseaux sanguins et nous protègent contre les maladies vasculaires… Ils seraient en outre capables de nous rendre « plus intelligents », en nous « protégeant contre le vieillissement cognitif », selon les auteurs de l’étude parue dans Nature.

Pour le démontrer, ces chercheurs américains et anglais de l’Université de l’Illinois ont fait passer des tests cognitifs à 18 jeunes adultes en bonne santé et non-fumeurs.

Après avoir préparé deux boissons à base de cacao (acheté en grande surface), l’une très riche en flavanols, l’autre beaucoup moins, les chercheurs les ont distribuées aux participants de façon aléatoire et « en double aveugle ». Objectif : ne pas influencer les scientifiques ni les participants, et éviter ainsi d’avoir un résultat biaisé.

Deux heures après la consommation de ces boissons, les scientifiques sont ensuite passés à la dernière étape de leur expérience en faisant respirer aux participants de l’air contenant 5 % de dioxyde de carbone (soit 100 fois plus que la concentration normale dans l’air). Une technique qui a pour effet d’augmenter le flux sanguin vers le cerveau et permettant ainsi de tester la réactivité du système vasculaire cérébral.

Un cerveau mieux oxygéné
Une fois tout ce protocole mis en place, l’équipe de chercheurs a enfin pu mesurer l’impact de la consommation de flavanols sur le cerveau. Pour ce faire, ils ont observé l’oxygénation dans le cortex frontal des participants, « une région du cerveau qui joue un rôle clé dans la planification, la régulation du comportement et la prise de décision ».

Le constat fut sans appel : les participants ayant consommé la boisson la plus concentrée en flavanols ont eu une réponse d’oxygénation cérébrale plus forte et plus rapide que ceux ayant consommé la boisson la moins concentrée.

« Les niveaux d’oxygénation maximale étaient plus de trois fois plus élevés chez ceux ayant consommé le cacao à haute teneur en flavanols, et la réponse d’oxygénation était environ une minute plus rapide », précise Catarina Rendeiro, co-autrice de l’étude, dans le blog de l’Université de l’Illinois.

Bénéfique pour les « tâches cognitives difficiles »
Après avoir ingéré la boisson plus concentrée en flavanols de cacao, les participants ont en outre obtenu de meilleurs résultats aux tests cognitifs les plus difficiles auxquels ils ont été soumis. Ils ont notamment subi le test « Stroop », censé évaluer l’attention d’un candidat malgré la présence d’un élément « interférent ».

Ils ont dû par exemple réaliser le test du « bon mot » dans un temps imparti, où il leur était demandé de nommer la couleur dans laquelle était écrit un mot, alors même que le mot désignait une autre couleur. Par exemple, le mot « rouge » écrit en bleu.

Les participants ayant ingéré la plus forte consommation de flavanols ont ainsi résolu correctement ces tests complexes « 11 % plus rapidement qu’ils ne le faisaient au départ sans avoir consommé la boisson » ou « par rapport à ceux ayant consommé une boisson moins riche en flavanols ».

Il n’y avait cependant aucune différence notable de performance sur les tâches les plus faciles, ce qui suggère que « les flavanols pourraient être bénéfiques uniquement lors de tâches cognitives plus difficiles », conclut Catarina Rendeiro.