Six aliments qu’il ne faut surtout pas manger périmés

Ces tranches de jambon traînent dans votre frigo depuis pas mal de temps ? Vous n’aimez pas gaspiller et vous vous demandez si vous pouvez les manger, alors que la date de péremption est passée ? Nous avons demandé à une nutritionniste de nous aider à établir la liste des aliments périmés qu’il ne faut surtout pas consommer.
« On n’est pas à un jour près », entend-on souvent dire au sujet d’un aliment dont la date de péremption est passée. En fait, tout dépend de ce qu’on entend par « périmé » et de ce à quoi correspond cette date indiquée sur l’emballage.

Durabilité minimale et limite de consommation

La mention « à consommer de préférence avant le… » correspond à ce qu’on appelle la date de durabilité minimale (DDM). Il s’agit de la date jusqu’à laquelle une denrée est censée conserver ses qualités nutritives, physiques et gustatives.

Si l’emballage n’a pas été altéré, « les denrées dont la DDM est dépassée peuvent être consommées sans risque par le consommateur », précise la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) sur son site internet. Bref, ce ne sera pas forcément aussi bon, mais on ne risque pas de s’empoisonner.

Là où il faut faire attention, c’est avec les aliments sur lesquels figure la mention « à consommer jusqu’au… ». On ne parle alors plus de DDM mais de date limite de consommation ou DLC.

« La DLC indique une limite impérative, explique la DGCCRF. Elle s’applique à des denrées microbiologiquement très périssables, et qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé humaine. »

Vigilance avec les conserves abîmées

Certains produits restent donc tout à fait consommables même si la date figurant sur l’emballage est dépassée de quelques jours : c’est le cas des gâteaux secs, du chocolat, du miel, des pâtes, du riz, des épices, des produits surgelés ou encore des boîtes de conserve.

La Dr Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin nutritionniste, préconise cependant d’être vigilant avec les conserves abîmées, qu’il vaut mieux « ne pas consommer si la boîte est bombée » et ce, que la date soit passée ou non, « car il y a un risque de produit infecté par des germes et donc de botulisme », explique-t-elle. Le botulisme alimentaire est dû à la présence d’une toxine, qui peut entraîner des troubles graves, jusqu’à la paralysie et la mort.

La plupart des aliments secs peuvent être consommés sans risque peu après leur date de durabilité minimale, mais quelques produits frais également, comme les yaourts que vous pouvez garder environ « jusqu’à sept jours supplémentaires », précise la nutritionniste.

En revanche, pour d’autres catégories d’aliments, il est primordial et même vital de respecter scrupuleusement la date limite de consommation.

1. La charcuterie
Même s’il ne vous reste que cette tranche de jambon crue dont la date est passée depuis quelques jours, ne la mangez pas. Que son odeur soit forte ou tolérable, mieux vaut s’en débarrasser. En la consommant, vous vous exposez à un risque de contamination bactérienne.

La salmonelle, bactérie la plus fréquente dans la charcuterie est dangereuse et peut être mortelle, surtout chez les personnes âgées. Les femmes enceintes s’exposent aussi à un risque accru de fausse couche. La charcuterie achetée à la coupe doit être consommée le jour même

2. La viande rouge
La viande rouge périmée est elle aussi à bannir de votre réfrigérateur. « Notamment la viande hachée, précise Corinne Ayache, car la surface de la viande avec l’air est augmentée, ce qui augmente ainsi le risque de développement de bactéries comme la salmonelle, la listeria ou les staphylocoques… »

Ces bactéries provoquent des troubles digestifs importants et des symptômes potentiellement graves. Quant à la viande hachée à la demande chez le boucher, elle doit être consommée dans les 12 heures. En général, on détecte facilement la viande avariée : son odeur est déplaisante et sa couleur devient brunâtre. Dès qu’un doute subsiste, aussi mince soit-il, ne prenez pas de risques.

3. Le poisson frais
De même que pour la charcuterie ou la viande rouge, il est préférable de consommer le poisson frais le jour même ou le lendemain de son achat. Évitez de l’oublier trop longtemps dans votre réfrigérateur pour éviter toute contamination.

« Plus largement, il faut être vigilant sur la conservation de tout ce qui est acheté à la coupe », préconise la nutritionniste. Un poisson frais doit être, comme son nom l’indique, consommé frais. Si sa peau est terne et que son œil n’est plus vif, ne le mangez pas.

4. Les œufs
Il faut être « très attentif aux œufs », conseille la Dr Corinne Chicheportiche-Ayache. Ceux-ci peuvent être en principe consommés jusqu’à 28 jours après la ponte, « mais les œufs restent parfois en rayon dans les supermarchés 21 jours », signale-t-elle. Pour les œufs durs, la nutritionniste conseille même de ne pas dépasser « trois semaines après la date de ponte ». La membrane de l’œuf, plus ou moins poreuse, s’amoindrit « et le risque, c’est que les germes passent ».

Privilégiez donc, en faisant vos courses, les œufs aux dates de ponte les plus proches. Il en va de même pour toutes les autres denrées en général, tentez de faire attention aux dates de péremption. Enfin, si la coquille est fendue, il faut jeter l’œuf, insiste la nutritionniste. Si la coquille est sale, mieux vaut éviter de la laver sous l’eau car cela « diminue l’imperméabilité de la coquille et augmente le risque de contamination », explique-t-elle.

5. Les plats cuisinés
Les plats préparés aux dates de péremption dépassées sont eux aussi à éliminer de vos placards. « Notamment tous ceux avec des sauces et des crèmes, soit la quasi-majorité des plats cuisinés, qu’il faut consommer tout de suite, recommande la nutritionniste. Les autres peuvent être mangés grand maximum deux jours après la date limite indiquée sur l’emballage. »

6. Le fromage
Comme pour le vin, on pense souvent (à tort) qu’un fromage est meilleur quand il prend de l’âge. On le laisse mûrir au fond du bac dans l’espoir d’une apparition de saveurs sensationnelles. Que nenni. « Tout dépend du mode de préparation, explique Corinne Chicheportiche-Ayache. Par exemple, un fromage au lait cru, c’est-à-dire non-pasteurisé, est à proscrire totalement s’il est périmé. »

Les autres, en revanche, peuvent encore être consommés pendant quelques jours après la date fatidique, « mais pas plus d’une semaine », préconise-t-elle. Enfin, que ce soit pour le fromage ou pour tout autre aliment, lorsque des traces de moisissures apparaissent, mieux vaut s’abstenir de le manger.