
On le surnomme « maha aushadh » en médecine ayurvédique, qui peut se traduire par « excellent médicament ».
Utilisé depuis des millénaires en Chine et en Inde, il est également l’un des ingrédients favoris du régime d’Okinawa, cette île du Japon où l’on trouve le plus grand nombre de centenaires au monde.
Intéressant non ? Je crois que nous sommes maintenant prêt à en découvrir d’avantage sur l’histoire et les bénéfices du gingembre sur notre santé physique et mentale.

Le gingembre est utilisé depuis près de 5.000 ans dans la médecine traditionnelle chinoise ainsi que dans la médecine ayurvédique. Cet aliment, appelé « Shen Fiang » en chinois, était destiné à protéger le corps contre les maladies liées à une augmentation du Yin (associées au froid et à l’humidité).
Sous l’empire romain, le gingembre était populaire pour ses usages médicinaux, en particulier pour soigner les problèmes gastriques et intestinaux, les troubles digestifs, la grippe et les douleurs musculaires. Avec la chute de l’Empire romain, le gingembre est cependant tombé quelque peu dans l’oubli.
On retrouve des traces du gingembre un peu partout dans le monde et dans de nombreuses civilisations : Perse, Égypte, Grèce, Rome, France et même Angleterre où un bol de gingembre trouvait aisément sa place sur la table d’Henry VIII.


Le gingembre apporte de nombreuses vitamines, notamment des vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B5, B6, B9), de la vitamine C ainsi que de la vitamine E. Cette dernière contribue à la protection de nos cellules contre les radicaux libres responsables du vieillissement.

Il renferme aussi plusieurs minéraux et oligo-éléments. On y trouve notamment de l’iode, du magnésium, du manganèse, du phosphore, du potassium et du zinc. Cette épice est particulièrement riche en manganèse : 100 g de gingembre couvrent plus de 30 % des VNR (valeurs nutritionnelles de référence). Le manganèse contribue au maintien d’une ossature normale et à un métabolisme énergétique normal. Il protège également les cellules du stress oxydatif.

La teneur en potassium du gingembre est également intéressante. C’est une bonne nouvelle pour les sportifs lorsque l’on sait que le potassium est très impliqué dans la fonction musculaire et qu’il contribue au métabolisme des glucides. Le potassium est un minéral indispensable pour la pratique sportive !

Autre bonne nouvelle : le gingembre est un aliment riche en fibres. En effet, il apporte environ 2,7 g de fibres pour 100 g, ce qui est supérieur à la teneur moyenne en fibres des légumes. Les fibres sont bénéfiques pour le transit intestinal et ont un effet rassasiant.
Des principes actifs vertueux
Mais le principal atout nutritionnel de cette plante réside dans sa très forte concentration en principes actifs. Parmi eux se trouve le gingérol, à l’origine des pouvoirs antioxydants et anti-inflammatoires du gingembre. Le gingérol est un constituant majeur du gingembre.

Durant la déshydratation du gingembre, les gingérols sont convertis en composés nommés shogaols. Ce groupe de composés se retrouve donc en plus grande quantité dans le gingembre séché ou en poudre que dans le gingembre frais. Une étude démontre que les shogaols pourraient protéger les cellules d’un composé impliqué dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

Il est important de préciser qu’à ce jour, la majorité des études ont été réalisées avec du gingembre en poudre (capsules) et en le comparant à un placebo. Ainsi, il est difficile de déterminer si la consommation de gingembre frais, cristallisé ou en tisane, par exemple, pourrait procurer les mêmes effets.

Dans une étude 24 personnes en bonne santé, ont pris 1,2g de poudre de gingembre avant un repas, ce qui a accéléré la vidange de l’estomac, réduisant à 50% les indigestions.



Le gingembre frais possède aussi une forte activité antioxydante comparativement à d’autres légumes et épices consommés en Asie. À la suite d’une trentaine d’analyses effectuées, le gingembre, ainsi que le curcuma, la menthe, la coriandre, le brocoli et les choux de Bruxelles, se sont classés parmi les quatorze végétaux frais les plus fortement antioxydants.

Différentes propriétés attribuées au gingembre (telles que des effets anticoagulant et hypoglycémiant) laissent supposer que sa consommation pourrait interférer avec certains médicaments, plantes ou suppléments, en augmentant leurs effets. À ce sujet, plusieurs auteurs recommandent aux personnes prenant des médicaments pour le sang (tels l’héparine, le coumadin ou l’aspirine) ou avant une chirurgie, d’éviter de consommer de grandes quantités de gingembre afin de diminuer les risques de saignements excessifs.
De plus, de grandes doses de gingembre pourraient interférer avec les médicaments pour le coeur (effet cardiotonique) et les médicaments pour le diabète (action hypoglycémiante). Ces risques d’interaction sont cependant théoriques et n’ont pas nécessairement été observés chez des patients.
