Catherine De Médicis instaure la fourchette au royaume de France


En 1533, dans les malles de la future femme d’Henri II et reine de France, en provenance de Florence pour Marseille, se trouve des recettes de cuisine personnelles, des assiettes en faïence, des verres importés de l’île de Murano, des haricots des Indes et surtout des pièces d’orfèvrerie baptisées « forchetta ».

Ces petites fourches étaient en argent et comportaient trois dents très pointues. Il s’agit d’un ustensile que l’on empoigne avec le plus d’élégance possible, et avec lequel on piquait un morceau de viande ou de légume pour le porter à la bouche.
A l’époque la forchetta ou fourchette était l’instrument en vogue à Venise et Florence qui s’imposera au fil du temps également à la table d’Henri II roi de France.

Mais c’est Henri III, fils de Catherine De Médicis, qui dans la seconde moitié du XVIe siècle, fit définitivement adopter la fourchette dans la société française avec l’apparition de la mode vestimentaire de « la Fraise ».

En effet, à l’époque la mode est au port de large col de lingerie formé de plis baptisé fraise. Manger avec une fourchette permettait ainsi d’éviter de se tâcher. La popularisation de la fourchette deviendra alors un symbole de civilisation, car auparavant on s’alimentait avec les mains.

Historiquement la fourchette existait déjà bien avant, sous l’Empire de Rome et de Byzance pour faciliter la prise des repas en position couchée. Il s’agissait alors de fourchettes à deux dents. Elle était présente également en Perse afin de permettre la prise des aliments en position assise.

C’est grâce aux relations commerciales entre Byzance et les villes de Venise et Florence qu’elle fît son apparition dans la société italienne. Certes, la fourchette n’a pas révolutionné la cuisine, ni la gastronomie, mais elle marque tout de même un tournant historique sur la manière de s’alimenter.