Le 9 juin sera plus fort & plus significatif

Les restaurateurs pourront rouvrir la moitié des terrasses de leur établissement ce mercredi 19 mai. Si cette première étape du déconfinement est attendue, certains patrons hésitent à reprendre l’activité. Pour Jacques David, président général de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie d’Ille-et-Vilaine (Umih 35), la marche suivante, le 9 juin, sera encore plus importante.

Les terrasses des bars et des restaurants rouvrent ce mercredi 19 mai. Quel regard portez-vous sur la situation dans le département ?
Ce que l’on sait : les établissements rouvriront s’ils ont des terrasses, sauf les hôtels, qui peuvent accueillir leur clientèle en restauration avec une jauge à 50 %. Pour les restaurants, les terrasses sont limitées à 50 %. À Rennes, il y a une possibilité d’exploiter les abords du restaurant qui, habituellement, ne le sont pas. Une charte a été signée. Une fois tout cela pris en compte, le restaurateur va se demander s’il a suffisamment de clients possibles pour rouvrir.

Beaucoup de restaurateurs se posent la question ?
Oui, et beaucoup disent : je ne rouvre pas, car je n’ai pas assez d’espace disponible. Appliquer 50 % sur l’augmentation de terrasses que le patron aura pu faire ne sera pas suffisant pour ouvrir correctement. Le couvre-feu est un autre paramètre à prendre en compte. Il sera à 21 h mercredi, et passera à 23 h le 9 juin. J’ai surtout l’impression que la météo arbitrera tout cela au final. Pour cette semaine, en tout cas pour mercredi, je crains qu’elle ne douche les intentions des uns et des autres. Pour filer la métaphore : tout le monde est en tenue, mais j’ai l’impression qu’il y aura bien plus de monde dans le couloir du vestiaire que sur la pelouse. Le 9 juin sera plus fort, plus significatif. Ceux qui hésitaient n’hésiteront plus, car les surfaces intérieures seront concernées.

Le calendrier annoncé par le gouvernement, en trois étapes, vous semble-t-il efficace ?
Il a le mérite d’exister et de poser des dates. C’était un souhait. On connaît les paramètres et on sait à quoi s’en tenir. Il n’y a qu’une inconnue, sur laquelle on va se battre, ce sont les discothèques. Il faut absolument que l’on ait des indications plus précises. Et que l’on sorte le pass sanitaire pour les discothèques. Les maires du littoral sont en train de bouger. Cela ferait un captage de clientèle, ferait renoncer aux rave parties sauvages et clandestines. Cela inciterait sans doute davantage la jeunesse à se faire vacciner. Et ne pas permettre aux discothèques d’ouvrir entraîne une discrimination sur une partie de la société : les jeunes.

Les entreprises de la restauration ont-elles les reins solides après plus d’un an de crise sanitaire, après plusieurs ouvertures et fermetures ?
L’État a couvert le risque. Les banquiers ne sont pas trop inquiets car l’État, qui a garanti les prêts, est leur créancier. C’est quelque chose qui a été tenu et régulier. Il faut cependant nuancer le bilan. Aujourd’hui, tous les restaurateurs ont eu des aides, mais ont aussi dû détériorer une partie de leurs actifs personnels pour tenir. Tous ne vont pas en ressortir indemnes. On risque d’avoir le résultat de la casse dans un ou deux ans.

Pouvez-vous tirer un bilan du week-end de l’Ascension pour l’hôtellerie et la restauration dans le département ?
Je n’ai pas de remontée de chiffres. Mais si on se base sur les flux automobiles sur les routes, cela devrait être bon, car il y a eu du monde.