Depuis le 25 septembre, France.tv Slash propose la série-événement Bistronomia, récemment couronnée au Festival de la Fiction de La Rochelle. Voilà pourquoi, vous aussi, vous allez la dévorer.

En ligne sur la plateforme France.tv Slash, la série Bistronomia, dédiée à Sébastien Demorand (ancien juré de MasterChef décédé en 2020, ndlr) est déjà devenue culte. Pourquoi cette plongée implacable dans les coulisses de la gastronomie française, pour laquelle le chef Yves Candeborde a ouvert ses propres cuisines et distillé ses conseils, a-t-elle révolutionné le genre ? Quelques éléments de réponses…
De quoi parle Bistronomia, la série déjà culte?
C’est l’histoire de Johanna (Yowa-Angélys Tshikaya), prodige de l’art culinaire officiant dans le restaurant de l’intraitable chef Jacques Marchais (Jean-Hugues Anglade), tandis qu’en cette année 2005, la banlieue s’embrase. C’est l’histoire d’Amandine (Louise Labeque), apprentie-maître d’hôtel dans le même établissement, aussi engoncée dans son costume de serveuse, qu’ostracisée par son statut de fille de… Son père, Paul Pélissier (Arnaud Viard), figure parmi les icônes de la cuisine française. C’est l’histoire de Vivian (Edouard Sulpice), journaliste passionné de restauration, à la plume impertinente et au verbe épicé.
Une série récompensée au Festival de la Fiction de La Rochelle
Un beau jour, le trio, incarné par des comédiens épatants, décide de mettre les pieds dans le plat de la bistronomie en ouvrant son propre établissement : « L’idée m’est venue après ma rencontre avec Marine Bidaud et Alexandre Cammas, les deux fondateurs de Fooding (guide gastronomique indépendant, ndr), précise Marie-Sophie Chambon, créatrice de la série et lauréate, avec ses trois co-autrices, du Prix Stéphane Strano du Meilleur Scénario au Festival de la Fiction de La Rochelle 2025. Moi qui ai grandi avec des femmes qui cuisinaient à la maison et des hommes qui occupaient l’espace prestigieux, poursuit-elle, j’ai voulu comprendre pourquoi la cuisine domestique était-elle féminine et la haute gastronomie masculine ? ».
La dénonciation d’un patriarcat sexiste et raciste dans la restauration
Devant les caméras à la fois caressantes et sans concession des réalisateurs Anthony Jorge et Jonathan Cohen-Berry, les corps souffrent et les cœurs se fendent, sous le joug d’un patriarcat impunément raciste et sexiste. Et pourtant, au fil des neuf épisodes, la fougue de la jeunesse et le souffle de la passion l’emportent sur la fatalité. Une formidable leçon de résilience, qui pulvérise les codes des séries du genre, tout en attisant la flamme insatiable de la vocation.