D’où vient le kir, ce célèbre apéritif au nom si singulier ?

Composé de vin blanc sec et de crème de cassis, le kir est l’un des apéritifs préférés des Français. Mais, étrangement, l’homme qui inspira son nom n’est pas son inventeur.

L’histoire a retenu le nom du chanoine Kir mais ce n’est pas à cet homme d’Église que le fameux cocktail bourguignon doit sa recette. Également député et maire de Dijon, de 1945 à 1968, Félix Kir fut cependant le vigoureux promoteur du blanc-cassis dijonnais, qu’il consommait assidûment au bar de l’Assemblée Nationale.

Cette boisson était alors très populaire en Bourgogne, avant de conquérir la France dans les années 1950.

À la mairie de Dijon, le blanc-cassis était de toutes les réceptions officielles, si bien que le nom du maire s’est progressivement imposé dans le langage courant pour désigner cet apéritif.

En 1951, la maison Lejay-Lagoute obtient de Félix Kir le droit d’utiliser son nom pour faire la réclame de son blanc-cassis. Ce nom court et facile à prononcer s’est très vite popularisé, au-delà même des frontières françaises.

À la place du champagne
Mais alors qui a inventé le kir ? Si l’on ignore qui a, le premier, mis au point ce mélange de vin blanc sec et de crème de cassis – peut-être un serveur très inspiré ? -, une chose est sûre : c’est Henri Barabant, maire de Dijon de 1904 à 1908, qui l’a imposé aux réceptions de l’hôtel de ville.

L’actuel maire François Rebsamen a même confié à franceinfo qu’en 1904, à la suite d’une délibération du conseil municipal, le champagne, trop coûteux, avait été remplacé par du Bourgogne aligoté. Mais ce vin blanc étant trop amer, on l’avait adouci avec de la liqueur de cassis de Dijon. Plus précisément, un tiers de cassis pour deux tiers de vin blanc.

Depuis, la recette s’est un peu allégée en crème, jugée probablement trop sucrée, et le cassis est parfois remplacé par la mûre, la framboise, la pêche ou la châtaigne. Et il se décline même en version pétillante, avec du crémant, du cidre ou du champagne !

Faut-il piquer ses saucisses avant de les cuire au barbecue ?

Chaque été, la question divise autour des braises. Faut-il ou non piquer les saucisses pendant leur cuisson ? L’édition du soir met un expert sur le gril.

Vous aussi, vous la sentez ? Cette douce odeur estivale qui s’échappe des jardins. Qui vous cueille au retour du labeur… Le barbecue se pose en maître de cérémonie, pour la grande messe des soirs d’été. Au milieu des convives, un invité indispensable : la saucisse. Merguez épicées et chipolatas aux herbes se partagent bien souvent le devant de l’affiche. Mais au moment de les déposer sur le gril, une question scinde le cercle des pros du barbeuc’: faut-il, oui ou non, piquer ses saucisses ? La question alimente toujours de juteux débats autour des charbons ardents. Pour trancher dans le vif, l’édition du soir s’est adjoint les services d’une pointure en la matière : Jean-François Dupont, organisateur du championnat de France de barbecue depuis 2013. La réponse lui brûle les lèvres. « C’est le geste à surtout éviter ! »

Éviter les départs de flammes

Un sacrilège pour le roi du barbeuc’, qui avance plusieurs explications aux novices. « Il faut qu’elle soit cuite à cœur, en général entre 5 et 10 minutes, selon la taille de la saucisse. Mais lorsqu’on la pique, le gras s’échappe sur les braises et déclenche des départs de flammes qui noircissent et assèchent l’aliment. Si on ne la pique pas, on ne va pas avoir de flamme, et donc, une saucisse bien plus goûteuse et moelleuse. »

Charbon, gaz, électrique… Peu importe l’outil de cuisson, « une saucisse brûlée ce n’est pas beau, pas bon au goût et pas bon pour la santé, donc aucun intérêt », insiste le président de la Fédération française de cuisine en extérieur. Pour éviter tout incident avec la fourchette, un ustensile est inévitable : la pince. « C’est l’outil de base du barbecue, parce que cette règle s’applique pour la majorité des aliments. Pour devenir le roi du barbeuc’, il faut devenir le roi de la pince ! »

Le geste est donc bel et bien à proscrire, même pour ceux qui souhaiteraient alléger l’aliment en gras. « Par définition la saucisse c’est du gras et de la viande. Si on ne veut pas manger de gras, on ne mange pas de saucisse. C’est comme si on enlevait le gras du saucisson. Autant se tourner vers d’autres aliments, comme un filet de poulet mariné, ou du poisson ! »

Proscrire les premiers prix

Pour éviter les excès de gras, Jean-François Dupont conseille de se tourner vers des produits de meilleure qualité, quitte à réduire les quantités. « C’est la base. Au goût et à la texture, il n’y a aucune comparaison entre une saucisse premier prix, qui est quasiment blanche, tellement elle comporte de gras, avec des boyaux qui peuvent se percer à la cuisson, et une bonne saucisse industrielle ou de boucher. Ce sont deux produits différents. » La provenance et le label sont aussi des signaux de qualité à surveiller.

Olivier Briand, boucher aux Halles centrales de Rennes, défend son bout de gras allégé. « On ne les fait pas très grasses, dans des boyaux naturels. Quand elles cuisent dans l’enveloppe, elles restent beaucoup plus moelleuses », explique-t-il. En moyenne, d’après le boucher, comptez environ 10 € pour obtenir un kilo de saucisses artisanales.

« Il faut toujours surveiller la cuisson, les retourner régulièrement, et ne pas aller à la sieste, conclut Jean-François Dupont. Ça se mérite une bonne saucisse grillée. Il ne suffit pas de la mettre sur son barbeuc’et d’aller prendre l’apéro. » À bon entendeur…