« On n’avait pas du tout besoin de ça » : l’extension du pass sanitaire accable les restaurateurs

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé lundi 12 juillet, l’extension du pass sanitaire aux lieux recevant du public. Bar et restaurant sont concernés. Ils sont inquiets pour la suite de la saison estivale.

Le président Emmanuel Macron a annoncé, lundi 12 juillet, lors d’une allocution, l’extension et l’obligation du pass sanitaire dans plusieurs lieux recevant du public. Seules les personnes vaccinées et munies de leur attestation pourront accéder aux salles des bars et restaurants.

« Un coup sur la tête » pour Hubert Jan, président de la section restauration de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH). Les professionnels s’inquiètent des répercussions de la mesure sur leur activité. Entretien.

L’extension du pass sanitaire au 1er août, va-t-elle mettre en difficulté les restaurants ?
On s’y attendait un peu, mais on prend tout de même un coup sur la tête. On n’avait pas du tout besoin de ça. Ça va réduire notre chiffre d’affaires. Car les gens ne sont pas suffisamment vaccinés. Sur une tablée normale de six personnes, vous n’aurez donc que trois vaccinés. La clientèle sera ainsi presque divisée par deux. Les établissements vont devoir réduire la voilure, alors que la restauration avait bien rebondi, après presque neuf mois de fermeture.

Les restaurateurs arriveront-ils à vérifier les pass ?
Organiser les contrôles, ça va être extrêmement compliqué. On est déjà en situation de difficulté concernant le recrutement du personnel. Donc mettre un ou plusieurs employés à l’entrée, pour qu’ils contrôlent les pass va être très ardu à instaurer pour de nombreux professionnels du secteur. Surtout qu’il va falloir y mettre quelqu’un qui était jusque-là opérationnel en cuisine ou en service. Et puis, il y aura d’autres problèmes.

C’est-à-dire ?
Le pass sanitaire sera, inévitablement, source de conflits avec des personnes non-vaccinées, qui voudront rentrer en salle. Or, on n’est pas des gendarmes. On est sur le terrain du plaisir, pas de la répression. Donc ça va être extrêmement compliqué à gérer. Ça va encore être un boulot considérable.

Qu’attendez-vous du gouvernement maintenant ?
Qu’il clarifie vraiment les mesures qui nous concerneront. Mais il faudra surtout qu’il y ait des aides économiques qui se débloquent au mois d’août. On ne les maîtrise pas, mais on va les demander : ça c’est certain.