Le régime végan ne serait pas bon pour les os

Notre santé osseuse peut-elle vraiment se passer de protéines animales : viande, fromage, lait, œuf… ? La réponse est non selon des scientifiques allemands.
Malgré les différentes alternatives dans l’assiette et les suppléments anti-carences consommés en cas de véganisme, l’exclusion des protéines animales pourrait nuire à la santé osseuse.

Pour nous éclairer sur ce point, des chercheurs allemands (*) ont recruté 36 personnes véganes et 36 autres consommant de tout. Tous ont passé un test basé sur des ultrasons. Des prélèvements sanguins et urinaires ont aussi été effectués. « Ces examens nous ont permis d’observer le métabolisme osseux à partir de l’identification de douze biomarqueurs précis », décrit le Pr Andreas Hensel, principal auteur de l’étude. Il s’agit par exemple de la lysine, un acide aminé, mais aussi des vitamines A et B6. Résultat, « ces différents marqueurs étaient présents en quantité moindre chez les volontaires véganes comparés aux non-véganes ». Un point qui pourrait confirmer une moins bonne santé osseuse chez les personnes ne consommant aucune protéine animale.

Autre étude probante sur le sujet : un sur-risque de fracture osseuse de 43 % lié aux régimes véganes et végétariens a, en effet, été mis en avant par des chercheurs britanniques des Universités d’Oxford et de Bristol. Et ce comparé à des personnes consommant régulièrement de la viande et des produits laitiers. « De faibles apports en calcium et en protéines ont été associés à une qualité dégradée de la santé osseuse », décrit le Dr Tammy Tong, principal auteur de l’étude.

Les protéines et le calcium dans les légumes ?
Certes, une alimentation végétarienne ou végane peut apporter des protéines et du calcium : les légumineuses (lentilles, pois chiche, haricots, fèves…), les oléagineux (amandes, noisettes, noix…), les céréales (quinoa, sarrasin), certains légumes (le brocoli, le panais…), le tofu et le seitan contiennent des protéines. Le calcium, lui, se trouve dans le beurre de sésame, les laits et yaourts végétaux, les figues sèches, les amandes et le brocoli.

Mais les concentrations sont moindres comparées aux protéines animales. Et la consommation quotidienne de légumes, légumineuses et autres alternatives ne suffisent pas toujours à éviter des carences. À titre d’exemple, on trouve l’équivalent de 20 grammes de protéines dans :

  • 80 grammes de cuisse poulet rôti
  • 100 grammes de jambon
  • 200 grammes de lentilles cuites ou de tofu
  • 240 grammes de pois cassés ou de pois chiche
  • 490 grammes de quinoa cuit

* German Federal Institute for Risk Assessment (BfR)