Miguel Garcia-Herrera réagit à son élimination

Éliminé lors du 2e prime de cette saison 2022 sur M6, le candidat revient sur son aventure.

Un retour de courte durée. Après avoir été éliminé une première fois de « Top Chef 2023 », Miguel Garcia-Herrera a eu droit à une seconde chance dans le concours de M6 diffusé ce mercredi 8 mars.

Grâce à la nouvelle mécanique de cette quatorzième saison, le jeune chef Mexicain a été rappelé par Hélène Darroze pour participer à son concours secret : la brigade cachée. Une nouvelle opportunité pour celui qui n’avait pas réussi à intégrer une brigade lors du premier prime. Malheureusement pour lui, le thème imposé du cœur coulant n’a pas joué en sa faveur. Son assiette de caille à la sauce épicée aux fruits de mer n’a pas pu se démarquer face à la raviole bicolore et au jaune d’œuf proposée par Danny.

Si son grand-père lui a transmis la passion pour la cuisine, Miguel voue un attachement particulier pour la gastronomie française. Prêt à tout pour venir travailler en Europe, il s’engage dans la Légion étrangère pour obtenir ses papiers et finit par arriver en France à la suite d’une blessure au dos. Depuis, il a fait ses armes dans des établissements lyonnais réputés : Marguerite Bocuse, L’Astra et le Bistrot d’Abel. Autant d’expériences qui ont permis à ce cuisinier de 27 ans de gravir les échelons en peu de temps.

Après son élimination, il a accepté de répondre à quelques questions posées par Le HuffPost:
Vous quittez l’aventure Top Chef ce soir. Avez-vous des regrets ?
Miguel Garcia-Herrera : Dans les premiers épisodes, on est toujours envahi par le stress et l’incertitude. Donc oui j’ai certains regrets de ne pas avoir pu montrer ma cuisine et ma personnalité.

Lors de votre candidature, vous avez envoyé votre dossier sans trop y croire. Pourquoi ?
Je me souviens que je n’avais pas mis mon CV, ni ma photo alors que c’était obligatoire. Un des casteurs m’a appelé pour me demander de compléter mon dossier de candidature. Quelques mois après, il m’a rappelé pour me dire que j’étais pris pour la présélection. Le chef et les critiques gastronomiques présents ce jour-là étaient contents de mon assiette. Après ça, on m’a rappelé pour me confirmer que je participais à Top Chef 2023. Je ne me sentais pas au niveau et je ne pensais vraiment pas que j’allais me démarquer des autres. Je me disais qu’ils seraient mieux préparés grâce à leurs expériences, alors que moi j’étais le petit Mexicain qui avait fait son chemin tout seul. Et c’est lors de la présélection que j’ai vu que j’avais ma place dans le concours.

Vous trouvez que vous n’étiez pas assez préparé ?
Je ne me suis jamais préparé pour Top Chef. Trois semaines avant le tournage, on m’a dit que j’étais sélectionné, donc je n’ai eu que ce temps-là pour me préparer. Je n’ai pas refait des recettes, ni demandé des conseils à d’autres cuisiniers. Mon propre chef ne savait même pas que je participais jusqu’à ce que M6 dévoile les noms des candidats. Je pense que j’aurais dû demander de l’aide. C’est la vie, c’est le jeu. La prochaine fois, je saurai qu’il faut me préparer (rires).

« J’appréhendais les caméras »

Quelles étaient vos motivations pour participer au concours ?
C’était surtout un défi personnel et aussi un rêve d’enfant. Je voulais me prouver que je pouvais faire à manger pour des grands chefs et qu’ils allaient aimer ma cuisine. Je voulais gagner en confiance en moi. On va dire que c’était un peu mon examen de CAP. En fin de compte, ça l’a fait même si je ne suis pas allé très loin.

Avez-vous suivi l’émission lorsque vous viviez au Mexique ?
Je regardais beaucoup les programmes culinaires type Masterchef ou Top Chef USA. Ça me donnait des idées pour préparer des plats à mes frères et sœurs. Je me souviens qu’avec une partie des sous que je gagnais dans un restaurant de fruits de mer, j’achetais des ingrédients différents et je les cuisinais. Mais c’était compliqué de suivre la version française avec la diffusion en horaires décalés. Quand je suis arrivé en France, j’ai commencé à regarder les précédentes saisons et je me disais que je pouvais faire comme eux. Mais quand on est dedans, ce n’est pas pareil.

Aviez-vous des appréhensions sur le tournage ?
J’appréhendais surtout les caméras et les questions des journalistes lorsqu’on cuisine. Je pense que c’est un truc qui me bloque énormément. Dans les épreuves de présélection, ça demande beaucoup de concentration de cuisiner, de créer, de répondre aux questions face caméra, et d’être soi-même. C’est arrivé parfois de vouloir dire aux journalistes de me laisser tranquille, mais bien sûr je ne l’ai pas fait (rires).

« Philippe Etchebest, on dirait un général des armées »

Cette saison, Hélène Darroze n’a pas de brigade. Avez-vous eu des soupçons sur sa non-participation à Top Chef ?
Franchement oui. Je savais qu’il y avait un truc derrière, c’était bizarre. Je me doutais que la production allait nous sortir quelque chose mais je ne savais pas quoi.

Vous êtes justement le premier candidat qu’elle rappelle pour ce concours secret. Qu’avez-vous ressenti au moment de cet échange ?
Je l’ai pris comme une nouvelle opportunité mais je n’avais pas la même énergie qu’au début. J’étais très déçu des épreuves précédentes et ça m’avait un peu cassé le moral. Je n’étais pas à 100% dans mon épreuve. Le sujet n’était pas pour moi, j’étais complètement largué et je suis tombé face à Danny qui est très fort.

Si vous aviez pu intégrer le concours, avec quel chef de brigade auriez-vous souhaité évoluer ?
Je pense que ça aurait été Glenn Viel ou Paul Pairet car leur approche de la cuisine me parle. J’ai bien aimé Philippe Etchebest mais je me suis dit que j’avais déjà fait l’armée, donc j’en ai eu assez. On dirait un général des armées, il fait peur juste en le regardant. Même quand il fait un compliment, on dirait qu’il n’en fait pas un (rires).

En parlant de l’armée, vous avez un parcours atypique. Avez-vous appris des choses au sein de la Légion étrangère que vous appliquez dans votre vie de cuisinier ?
Je dirais la rigueur et la force mentale. En cuisine, je suis quelqu’un de très rigoureux, il faut que les choses soient carrées. En dehors de ma cuisine, je suis très fou et je rigole beaucoup. Derrière les fourneaux, il ne faut pas manquer de respect à la cuisine. Dans Top Chef, c’est comme si j’avais perdu tous mes moyens. Ce concours c’est 80% de télévision et 20% de cuisine. Je n’arrive pas à donner de ma personnalité avec des caméras qui me demandent tout le temps ce que je fais, de refaire des essais, etc. Ma cuisine à moi, c’est celle de l’instant.

 » Je souhaiterais ouvrir une taquería à Lyon »

Vous avez dit que « Participer à Top Chef c’est déjà une victoire ». Expliquez-nous
Quand je regarde en arrière je me dis : « Miguel, regarde d’où tu viens ». Je suis arrivé à Madrid avec 200€ en poche, sans papiers, sans référence dans le milieu de la gastronomie. Je me suis donné les moyens et j’ai commencé à travailler petit à petit. J’ai tout fait pour intégrer la Légion étrangère. Même pendant les permissions, je travaillais dans un restaurant saisonnier à Sète. En fait, la cuisine a toujours été présente pour moi. Aujourd’hui, je regarde l’émission que je suivais et j’en fais partie. C’est incroyable et pour moi, c’est une victoire. Top Chef m’a donné plus de force et plus de confiance en moi pour pouvoir aller plus loin. Ça m’a permis de me dire que je suis un vrai cuisinier français. Grâce à la télé, mes erreurs ont été mises en évidence, je ne peux pas les nier, et c’est avec ça qu’on évolue.

Quels sont vos projets futurs ?
J’ai deux objectifs en tête. Le premier, qui est sur le long terme, c’est d’ouvrir une maison d’hôte dans la campagne lyonnaise avec ma femme où je pourrai proposer une vraie expérience gastronomique. Mais avant ça, je souhaiterais ouvrir une taquería à Lyon. C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur.

Un petit pronostic pour la finale ?
Quand je suis parti, j’ai vu quatre candidats qui peuvent aller en finale. Danny, qui a un super CV. Hugo, qui a son univers bien à lui. Alexandre, qui est autodidacte comme moi. Et Victor, qui propose des associations improbables. Mais si je dois en choisir deux, je dirai Danny et Hugo.